Durant une trentaine d’années, Olivier Raurich a été l’interprète principal en France de Sogyal Rinpoché, l’auteur-vedette du best-seller mondial Le Livre tibétain de la vie et de la mort. De plus, tout en conservant son travail dans l’enseignement supérieur, il a présidé pendant plus de vingt ans la branche française de Rigpa, l’association fondée par le « maître spirituel » tibétain.
Olivier Raurich était donc aux premières loges pour constater les dérives progressives de cet homme né et élevé au Tibet, passé par Cambridge en Angleterre, surdoué et excellent orateur, dont les extravagances ne nuisaient pas à son rayonnement, et qui parvint même à séduire des personnalités politiques en France, où il implanta son principal centre près de Montpellier.
L’ex-disciple raconte à la première personne sa découverte de la sagesse bouddhique, les initiations reçues, la rencontre avec de magnifiques figures tibétaines ; mais il témoigne aussi de la manière dont Sogyal profita de son magnétisme pour enchaîner les aventures féminines puis devenir un abuseur sexuel, autoritaire, voire délirant. En 2014, Olivier Raurich se décide à rompre avec lui, puis à briser publiquement l’omertà (car omerta il y avait, sous l’égide bienveillante du Dalaï-Lama qui ne se résoudra à dénoncer publiquement son « ami Sogyal Rinpoché » qu’en 2017).
Aujourd’hui, il analyse sans complaisance les responsabilités des différents acteurs et témoins de ce désastre humain, favorisé par la tradition tibétaine de dévotion absolue au « maître ». Un document précieux sur le processus de l’emprise, quand elle se présente sous un jour « spirituel ».